12/12/2018

Université pontificale Urbaniana sur la gouvernance de l'eau

La gouvernance d’un bien commun : L’accès à l’eau potable pour tous

Le 8 novembre était organisée à Rome sur conférence sur "La gouvernance d’un bien commun : L’accès à l’eau potable pour tous" sous le patronage de l’Université pontificale Urnaniana. La conférence était organisée par le Dicastère pour le service du Développement humain intégral en collaboration avec les ambassades des États-Unis et de France, Italie et Monaco près le Saint-Siège. 

En 2015, l’encyclique Laudato si’ du Pape François passait en revue un grand nombre de défis liés à l’eau et réaffirmait que l’accès à l’eau potable est un droit humain fondamental et universel. Quelques mois plus tard, les Objectifs de développement durable (ODD) ont été adoptés par les Nations unies, dont l’Objectif 6 qui est d’assurer, d’ici à 2030, l’accès universel et équitable à l’eau potable, à un coût abordable. En effet, au cours des deux dernières décennies, les déclarations et les activités de la communauté internationale, de nombreuses agences onusiennes et gouvernementales, de la société civile ainsi que de l’Église catholique ont progressivement davantage insisté sur l’accès à l’eau. De récents sommets internationaux ainsi que d’importantes publications ont judicieusement souligné que le thème de l’eau potable requiert une approche d’interconnexion et d’interdisciplinarité. Dans les échanges sur l’eau, les enjeux suivants ont justement été de plus en plus pris en compte : culture, religions et spiritualité ; responsabilité, gouvernance et diligence nécessaire à tous les niveaux ; éducation et prise de conscience ; durabilité ; rôle des communautés locales ; collecte et partage de données ; qualité et accessibilité économique. En effet, dans le passé, trop souvent la question de l’eau n’a été abordée que sous l’angle des infrastructures, des investissements, des politiques au niveau des Etats, de la quantité, de la paix et des conflits. Cependant, malgré de nombreuses proclamations et efforts déployés, même si les politiques de l’eau sont maintenant bien plus articulées et holistiques, la question de l’eau potable reste une priorité absolue car, de manière évidente, elle n’a toujours pas été traitée avec l’ambition, la cohérence, la détermination et l’universalité suffisantes.

Vivant dans des régions où la disponibilité et l’approvisionnement en eau sont considérés des acquis, certaines sociétés montrent une conscience et une compassion insuffisantes au sujet du manque d’eau dans d’autres régions. Ne pas avoir un accès adéquat à l’eau potable est vraiment une réalité quotidienne et terrible pour des millions de personnes. Au niveau planétaire, subsiste d’importantes lacunes et inégalités dans l’accès à l’eau potable et à ses services, tels que l’assainissement et les données relatives à l’eau. L’Organisation mondiale de la santé note que : "Sur les 2,1 milliards de personnes qui n’ont pas accès à l’eau gérée en toute sécurité, 844 millions ne bénéficient même pas d’un service élémentaire d’approvisionnement en eau potable. Parmi ces personnes, 263 millions vivent à plus de 30 minutes du premier point d’eau et 159 millions continuent à boire de l’eau de surface non traitée puisée dans des cours d’eau ou dans des lacs." Qui plus est, au niveau national et international, l’action en faveur de l’eau est souvent fragmentée. Au-delà même des statistiques et des principaux engagements internationaux, le simple fait que l’eau est, et demeurera toujours, un élément essentiel pour la vie mérite d’être encore une fois fermement affirmé. Des distinctions bien claires sont en effet conditionnées par l’accès à l’eau : la distinction entre la mort et la survie, entre la survie et divers degrés de bien-être.

La conférence visait un triple objectif : 1. Analyser la situation mondiale et évaluer les progrès ainsi que les impasses et les échecs dans la tâche fondamentale de fournir de l’eau aux assoiffés ; 2. Souligner, une fois de plus, la conception de l’eau comme bien commun, essentiel pour la vie, et destiné à l’ensemble de la famille humaine, ainsi que la nécessité d’une approche fondée sur la responsabilité sans oublier les contributions de la spiritualité et de la culture. En effet les dimensions culturelle et spirituelle de l’eau sont des éléments-clé du lien social et de l’engagement communautaire, ces dimensions doivent donc prises en considération aussi dans l’action pastorale de l’Église ; 3. Apporter une contribution utile et inspirante en vue des prochaines réunions et engagements internationaux concernant l’eau.

Laudato si’ sur la Sauvegarde de la Maison Commune